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Histoires gourmandes|Des recettes pour lire, Chapitre I

Histoires gourmandes

Le Fondant au Chocolat de Amel

Il y a longtemps, dans un village chaleureux, s’isolait une petite maisonnette blanche décorée de couleurs printanières, et dans laquelle vivait une jeune paysanne à la beauté gracieuse qu’on appelait Amel. Sa bonté saisissait les cœurs des villageois et lui valait l’expression de leur gratitude et de leur gentillesse.

Un beau jour, alors qu’elle attendait l’arrivée de ses bonnes amies pour la pause thé habituelle de l’après-midi, elle fût prise d’une irrésistible envie de pâtisserie chocolatée. Même si sa table était déjà bien garnie de sucreries en tous genres, et que ses amies arriveraient comme elles le faisaient toujours les bras bien chargés, elle décida qu’elle ne pouvait se priver de ses fameux petits moelleux au chocolat. Elle se rendit alors au village en rêvassant, et recueillit sur le chemin, bon nombre de vives salutations et de compliments qui l’enchantèrent. Muni de son panier en liège et de son chapeau de paille, elle acheta d’abord du beurre et du bon chocolat noir avant de compléter sa liste d’ingrédients avec un pot de crème fraîche. Jugeant que ses courses étaient terminées, elle rentra chez elle en se remémorant la recette : « Alors déjà il n y aura que Meriem, Yasmine et moi donc une tablette me suffira pour nous en faire deux chacune. Et pour une tablette j’aurai besoin de deux œufs, de seulement deux bonnes cuillères à soupe de beurre, six de sucre et quatre de farine ».

Arrivée chez elle, elle passa d’abord au poulailler et ramassa deux œufs frais avant de remercier ses petites poules en leur jetant quelques graines à picorer, puis se dirigea vers sa cuisine. Elle jeta d’abord un coup d’œil à la pendule en ôtant son chapeau et supposa que ses amies arriveraient dans une demie heure au minimum. Elle avait donc largement le temps de finir son délicieux gâteau chocolaté. Elle se mit alors immédiatement au travail et commença par préchauffer son four à une température moyenne, puis elle sortit son moule à muffins qu’elle beurra généreusement. Elle hésita ensuite à préparer un bain-marie pour faire fondre son beurre et son chocolat avant d’opter pour un feu doux et une surveillance attentive. Une fois le chocolat et le beurre fondus, elle y ajouta son ingrédient secret, une cuillère de crème fraîche. Elle mélangea le tout et laissa tiédir. Elle s’occupa de la préparation de base, et commença par fouetter vivement les œufs en omelette à l’aide d’une fourchette avant d’y incorporer le sucre et un peu de vanille. Elle mélangea ses deux préparations et finit par ajouter la farine en dernier lieu. Une fois sa préparation terminée, elle garnit son moule en remplissant chacun aux bords puis elle enfourna le tout et débarrassa en chantonnant. Elle jeta un autre coup d’œil à l’heure et estima environ 20 minutes de cuisson peut-être un peu plus pour l’arrivée de ses invitées. Elle s’installa alors à son coin lecture et continua pour la énième fois : Orgueil et préjugés de Jane Austen, son livre préféré. Elle l’avait lu au moins dix fois, mais le dévorait toujours avec le même appétit. Au bout de dix minutes elle se alla s’enquérir de ses moelleux au chocolat et fut peinée de découvrir que le feu était éteint. Dans un sursaut de panique, elle vérifia la source du feu et constata avec amertume qu’elle était épuisée et qu’elle n’avait donc plus de feu. « Misère ! » S’écria-t-elle « Mes gâteaux sont râtés ! ». Elle sortit le moule pour constater les dégâts et à l’aide d’un couteau, découvrit des gâteaux bien cuits sur les bords mais pas du tout au centre. Déçue, elle chercha une solution pour finir la cuisson mais n’en trouva aucune. Elle devait attendre le lendemain pour renouveler sa source de feu. Dans le désespoir total, elle s’attabla devant ses gâteaux et se laissa enivrer par leur odeur si délicieuse. Elle ne put se retenir de plonger son index dans l’un d’eux et de goûter ce mélange de gâteau et de fondu. Et heureusement qu’elle l’avait fait, car elle découvrit avec une surprise agréable, un délice qu’elle n’avait encore jamais goûté. Dans Un sursaut de joie, elle sortit du sucre glace et en saupoudra un peu sur ses gâteaux sans prendre la peine de les démouler. Fière d’avoir sauvé ses gâteaux et par la même occasion peut-être inventé accidentellement une nouvelle recette, elle les présenta bien en évidence sur sa table juste au moment ou ses amies frappèrent à sa porte, elle alla leur ouvrir en souriant, se félicitant intérieurement et attendant impatiemment de les épater…

Et c’est ainsi qu’est né le fondants au chocolat

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